David Rudisha a battu le record du monde du 800m lors des JOs de Londres dans une course d'anthologie. Il a fait montre d'une maîtrise totale de la course, menant celle-ci du début à la fin.
Sa foulée est un modèle d'efficacité biomécanique et d'esthétisme (cela va d'ailleurs souvent de pair !).
Ces clichés sont pris à intervalle régulier donc il donne une indication du temps pris par chaque phase durant un cycle de foulée ; ainsi la phase de suspension est évidemment la plus longue par exemple.
2) Phase de suspension (3 clichés): on remarque la très grande ouverture du bassin.
3) Phase d'amortissement: quasi inexistante:
4) Phase de soutien (2 clichés): on remarque l'amplitude du trajet du pied qui va presque toucher la fesse : le pied vient se poser quasiment à l'aplomb du centre de gravité du coureur.
Le contact du pied au sol ne se fait pas uniquement sur la pointe du pied mais bien avec le pied entier. L'équilibre du corps est parfait au moment du soutien. Le pied arrière revient vers l'avant avec le mouvement de balancier du genou autour de la hanche.
Chez ses trois concurrents suivants, l'amplitude est plus réduite: le pied remonte moins haut:
Et de nouveau, sur la photo suivante, la phase de propulsion caractérisée par un genou très fléchi, le pied gauche passe au-dessus du genou droit (on voit bien sur la photo, à cet instant du cycle de course, la position parfaite du pied gauche au niveau du genou droit ce qui demande beaucoup de souplesse des quadriceps; cette position est l'une des clés d'une foulée optimale ; si le genou était moins fléchi, et si donc le pied gauche passait plus bas, sous le genou droit par exemple, la biomécanique de bascule vers l'avant serait moins bonne et la foulée beaucoup moins ample); on remarque aussi corrélativement le placement de l'avant-bras droit très vertical: on sent l'allègement du coureur durant toute cette phase pour courir très léger sur ses appuis et avec beaucoup d'amplitude. Le mouvement de déséquilibre vers l'avant du bassin est parfait, avec ce pied gauche qui revient haut et aide encore plus la projection.
Grâce à tout cela, le coureur transforme parfaitement l'impulsion en une force de projection vers l'avant avec très peu d’oscillation verticale.
On peut comparer sur les deux images suivantes l'amplitude en phase de projection: Rudisha lève plus le bras (l'avant-bras est quasiment vertical) alors que ses poursuivants ne vont pas si haut avec leur bras ; cela est directement corrélé à l'angle d'ouverture des jambes et à l'amplitude de la projection vers l'avant.
D'ailleurs, l'angle d'ouverture des jambes est nettement plus ouvert chez Rudisha (approximativement 108° et près de 10° de moins pour son poursuivant):
Un style magnifique, certainement pas loin de la foulée parfaite !
La photo utilisée ne permet pas de faire une comparaison de l'angle d'ouverture des jambes entre Rudisha et son adversaire (cet angle dépend du positionnement de la caméra -- de l'angle de vue -- qui n'est pas le même puisque Rudisha a un mètre d'avance). Parler de 10° environ est donc une aberration. A part cela, ce blog est très intéressant.
RépondreSupprimerVous avez raison; d'ailleurs j'avais pris des précautions de language; en effet, la mesure n'est qu'approximative. Il n'empêche que la différence est tout de même très significative me semble-t-il. Merci pour le commentaire.
RépondreSupprimerL'angle de vue est en défaveur de Rushida donc la mesure a un sens. Ce qui n'as pas de sens c'est de les mesurer sur la même photo. Peut etre qu'un instant plus tard le coureur derriere atteignait les 106°. A moins qu'il coure de manière parfaitement synchrone ce qui serait étonant...
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