jeudi 23 décembre 2010

12. Poids de la chaussure et effet sur la performance


Courir technique blessures chaussures course à pied foulée conseils cycle avant arrière




Voici un extrait d'un article de Running Times : "Much of the work was designed simply to test the effect of shoes weight on performance. (He and his colleagues found a 1 percent increase in aerobic demand for each 100 grams of weight per shoe.) But they also found that skimpier designs increase performance to a point. After that cutting down the shoes not only failed to reduce the aerobic ‘cost ». but minimalist shoes actually became less efficient.
« Presumably », Daniels says, ‘that’s because to geat real light you sacrifice shock-absorbing and energy-return characteristics. Apparently, the nice, resilient surface of a well-built track gave their test subjects all the shock absorption and energy return the needed."
En français dans le texte, cela signifie que 100 grammes de plus par chaussure demande 1% de plus d'effort aérobique. Mais également qu'il arrive un point où baisser le poids de la chaussures n'a plus d'effet sur le gain d'effort et s'avère en fait contre-productif. Ainsi, les chaussures trop minimalistes seraient moins efficaces que des modèles légèrement plus lourds. Cela s'expliquerait par le fait qu'une chaussure apporte tout de même un gain en absorption des chocs et en rebond. Comme le rappelle très bien Tritimes, le coureur éthiopien Bikila avait couru un marathon pieds nus en 1960 en 2:15:17s, mais aux JOs de 1964, il a battu son propre record de 3 minutes avec des Puma de l’époque. (cf. http://www.trimes.org/2010/12/22/un-autocollant-nike-pour-les-adeptes-du-barefoot/).
Si le poids de la chaussure influence le niveau d'énergie, quid du poids de la jambe et principalement des masses en bas de jambes (mollets). Ce n'est sans doute pas pour rien que les meilleurs coureurs sur longue distance ont le plus généralement des segments très fins (chevilles et mollets). D'ailleurs, une étude sur les différences entre les coureurs d'origine africaine et les autres coureurs avaient montré que la seule réelle différence se situait avant tout dans justement le poids en périphérie: ils avaient en moyenne des mollets et chevilles plus fins que les coureurs d'autres origines.

mardi 21 décembre 2010

10. Courir un marathon sur l'avant du pied, c'est possible !

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La foulée de Craig Alexander me semble être exemplaire à plusieurs titres:

- il utilise avec beaucoup d'efficacité la translation du bassin et des épaules ; on sent bien en regardant la ligne de son bassin et de ses épaules comment il génère sa foulée non pas à la force de ses jambes mais beaucoup plus en tirant au mieux parti de son tronc ;

- son timing bassin / genou / appui au sol est parfait: cela lui permet une foulée sur l'avant du pied, peu consommatrice pour les jambes: on peut d'ailleurs observer la rapidité de son contact au sol ; à peine le pied posé, il se relance déjà vers l'avant avec la hanche puis le genou; 

Au ralenti encore plus lent, ces points sont encore plus visibles:


Un bel exemple de foulée anatomiquement correcte et aussi la démonstration que courir un marathon (et pas n'importe lequel) sur l'avant du pied est possible.

On peut noter par rapport à la vidéo du post précédent (celle de McComarck) la différence de morphologie des deux athlètes. Alexander est plus léger avec une musculature des jambes moins importante. Cela lui facilite certainement son style si particulier de foulée.

lundi 20 décembre 2010

9. Comparaison de styles

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Sur cette vidéo (Hawaï 2007), qui est particulièrement intéressante, car prise avec la caméra située au dessus des coureurs, on peut voir la différence de style entre un coureur courant plus cassé (Chris Lieto en blanc) et un coureur courant plus droit (Chris McCormack).

Chris McCormack (en rouge et bleu): il se tient avec la colonne bien droite en extension verticale. Il a un mouvement de translation du bassin et des épaules bien en phase. Cela lui donne un bon alignement notamment au moment où son genou avant est le plus haut qui permet d'allonger sa foulée et d'avoir une foulée bien centrée.


Chris Lieto (en blanc): il se tient plus cassé au niveau du bassin. Son tronc penche plus vers l'avant. Cela limite le trajet avant de son genou qui ne va pas aussi loin que celui de McCormack. Pour compenser ce manque d'amplitude avant, il a tendance à allonger sa foulée vers l'arrière en laissant plus traîner la jambe. Le fait qu'il soit cassé au niveau du bassin limite, à mon avis, la bonne utilisation de la translation des épaules et du bassin. Il l'oblige aussi à attaquer plus du talon que McCormack.




Sur le ralenti suivant, ces remarques sont plus visibles:

jeudi 9 décembre 2010

8. Comparaison et analyse des forces de l'impact au sol

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Voici les extraits de vidéos disponibles sur : http://www.youtube.com/user/skeletonheb






Ces vidéos enregistrent l'évolution de la force que doit supporter le coureur tout au long d'un cycle de foulée. 

Sur les différentes images, on remarque facilement le coureur pieds nus, le coureur en vibram, le coureur en chaussure de runnings lourdes et le coureur en chaussure de runnings légères (communément appelées "flat" en anglais).

On peut aussi remarquer que le coureur pieds nus et en runnings lourdes a un attaque du talon alors que le coureur en vibram et en flat a une attaque du milieu du pied. C'est cette différence d'attaque au sol qui est importante dans la vidéo (et qui est liée au style de course plutôt qu'au type de chaussures utilisées). On verra que cette différence d'attaque au sol est fondamentale dans la répartition de la force (au delà donc du type de chaussures portées).

On peut remarquer l'ordre de classement suivant en terme absolu:
- la force maximale est celle supportée par le coureur en flats avec attaque du milieu du pied (2,46 fois le poids de son corps),
- puis celle du coureur en chaussures lourdes avec attaque du sol avec le talon (2,41 fois le poids de son corps);
- puis celle du coureur pieds nus avec attaque du talon (2,31 fois le poids de son corps);
- puis celle du coureur en vibram avec attaque du milieu du pied (2,28 fois le poids de son corps).

Toutefois,ces chiffres en valeur absolue doivent être analysés en comparant la forme des courbes qui se classent en deux groupes distincts. D'un côté, les courbes à deux pics (celle du coureur pieds nus et celle du coureur en running lourdes) et les courbes rondes (celle du coureur en vibram et celle du coureur en flat).

Ainsi, bien que la force maximale soit comparable dans le cas des flats (2,46) et des runnings lourdes (2,41), l'effet du choc est totalement différent:

- dans le cas de la running lourde (attaque du talon), le coureur doit immédiatement, après le premier impact, encaisser 1,64 fois le poids de son corps alors que son pied est encore devant son centre de gravité: il est alors en pleine phase d'amortissement. C'est donc une force opposée à son mouvement qu'il doit encaisser et tenter d'amortir à cet instant; la situation est similaire dans le cas du coureur pieds nus avec attaque du talon avec une force encore plus importante (1,89 du fait de l'absence d'amorti de la semelle sans doute) ;

- en revanche, dans le cas des vibrams et des flats où le coureur n'a pas une attaque du talon, on constate que, bien que la force soit supérieure en valeur absolue, elle est beaucoup plus progressive et surtout son pic intervient alors que le pied a déjà passé le centre de gravité de coureur; la force est progressive et linéaire durant la phase d'amortissement de la foulée et devient plus importante au moment de la phase de soutien ; le coureur doit bien en effet supporté un poids important mais cette charge a lieu alors qu'il est déjà passé au dessus du point d'impact. La force d'impact n'a plus à être amorti par le coureur mais uniquement soutenue et la foulée est dès lors beaucoup moins traumatisante pour l'organisme. La photo ci-dessous montre ainsi qu'au moment où le coureur en chaussures lourdes encaisse déjà 1,64 fois son poids, le coureur en flats n'a même quasiment pas encore à supporter la moindre charge (0.3) (à angle d'ouverture de jambe identique):




Conclusion: 


ce n'est pas tant la force absolue qui compte mais la répartition de cette force au long du cycle de la foulée.


Quelque soit le type de chaussures portées, l'attaque du talon est beaucoup traumatisante et l'importance de l'amorti est directement relative au type de foulée: dans le cas des flats, une foulée avec le milieu du pied annihile en grande partie le manque d'amorti de la semelle. 


A méditer quand on achète une paire de runnings !