La tendance est à diaboliser un peu beaucoup, à la folie, (pas du tout....) l'attaque au sol par le talon.
J'en ai déjà parlé dans un billet de ce blog pour arriver à la conclusion qu'il faille relativiser justement ce genre de propos.
Pour mieux comprendre la question de l'attaque au sol par le pied du coureur, il ne faut pas se limiter à un seul paramètre qui serait la partie du pied qui touche le sol en premier.
Au contraire, dans la pose de pied, il y a au moins 4 paramètres tous importants :
- l'endroit ou se pose le pied par rapport au centre de gravité du coureur: il semble clair qu'un large consensus de chercheurs et d'entraîneurs arrive à la conclusion qu'il y a un plus grand risque de blessures quand le coureur vient toucher le sol loin devant son centre de gravité. "Loin" bien sûr est difficile à préciser en centimètres. Il n'empêche qu'un appui au sol proche du bassin du coureur permet de réduire le risque de blessures et aide à mettre en jeu des mécanismes biomécaniques vertueux (réduction de l'effet freinage contre le sol, transfert de masse vers l'avant et mise rapidement en marche des muscles propulseurs de la hanche).
- la maniere dont la jambe est plus ou moins pliée à l'impact : si la jambe est tendue à l'impact ou quasiment, l'effet d'amortisseur naturel de la jambe va être très limité. Il faut donc plutôt veiller à avoir la jambe légèrement fléchie à l'impact.
- l'angle d'attaque du pied par rapport au sol : avant même de parler de la zone de premier contact du pied avec le sol, il faut considérer l'angle d'attaque au sol. Si le pied se pose presque horizontalement sur le sol, l'effet de frein est alors très réduit. Au contraire, si le pied vient heurter le sol presque à angle droit, alors le coureur a beaucoup plus de chances de considérablement se freiner.
- la première zone du contact du pied : enfin, en dernier paramètre, la zone de contact du pied au sol peut avoir des conséquences ; mais, si par exemple, les trois premiers paramètres que je viens de citer sont correctement satisfaits, alors la question de la zone de contact au sol devient beaucoup plus secondaire et même si le pied vient toucher le sol en premier avec la partie arrière du pied, cela n'aura pas obligatoirement des conséquences très désastreuses sur la foulée. Inversement, si le coureur va chercher loin devant lui la touche au sol avec la jambe tendue, même s'il le fait sur la pointe des pieds, sa foulée sera tout à fait médiocre techniquement.
J'ai posté en haut de ce billet une photo du Dr Cucuzella qui a mis en ligne sur Youtube une vidéo (visualisée par énormément de monde) de sa technique irréprochable en course à pied ; et on peut observer que, bien qu'il possède une foulée tout à fait aérienne, légère et médio-pied, qu'il lui arrive aussi de toucher le sol en premier avec le talon. Comme je l'ai dit, il ne faut pas s'arrêter à ce seul paramètre mais comprendre la foulée dans son ensemble.
Happy Light Feet Running !
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