Au vu de ces images tirées de la dernière course Paris-Versailles, l'occasion m'est donnée de tenter d'illustrer les deux types principaux de foulées en course d'endurance : la foulée médio-pied (athlète féminine en jaune et noir) et la foulée talon (athlète masculin en rouge et noir).
Après avoir observé de nombreuses courses de fond hors stade, c'est la seule distinction valide qui permet au coureur de raisonner assez clairement sur les principes biomécaniques qu'il souhaite mettre en jeu ; cette distinction empirique résume bien le choix biomécanique auquel le coureur est confronté en terme de technique de pied en course d'endurance. La distinction classique foulée cycle avant / foulée cycle arrière n'est pas un outil d'analyse utile car il ne correspond pas à ces deux types de foulées comme je vais tenter de l'expliquer.
(La séquence, dont sont tirées les photos de cet article, est visible à partir de 1'48'' de la vidéo)
On peut facilement identifier les principales différences entre ces deux types de foulées:
1) la position du buste: plus redressée pour la foulée médio-pied et plus penché pour la foulée talon
2) La pose du pied évidemment: attaque talon d'un côté et pose médio-pied de l'autre
3) L'emplacement de la pose du pied: plus loin devant soi pour le coureur talon, plus proche du bassin pour la foulée médio-pied
4) l'angle du genou aérien: en foulée médio-pied le genou est beaucoup plus fléchi qu'en foulée talon. Le pied revient donc plus haut vers l'avant par rapport au sol que dans la foulée talon. La foulée talon se rapproche ainsi dans ce mouvement de retour du pied, beaucoup plus du mouvement de la marche que la foulée médio-pied :
5) l'utilisation du bassin: en foulée médio-pied, le bassin va avoir tendance à être plus mobile dans le sens qu'il va passer d'une phase horizontale à une phase en antéversion (mis à part le fait que les femmes ont naturellement une position du bassin plus en antéversion (cambrure plus marquée) que les hommes). En foulée talon, le bassin a tendance à rester horizontal tout au long du cycle de la foulée :
Alors pour passer d'une foulée talon à une foulée médio-pied, faut-il réellement chercher à passer d'un cycle arrière à un cycle avant ?
La réponse est non car la grille d'analyse cycle arrière / cycle avant n'est pas un outil utile dans ce cas (si on reprend les caractéristiques de la foulée cycle avant / cycle arrière tels que théorisées par Piasenta à savoir):
Si on reprend les colonnes une par une:
- pose du pied au sol: en médio-pied, le pied ne se pose par particulièrement en avant du bassin. Le bassin n'est pas haut et placé mais plutôt en antéversion (suivant la souplesse et l'amplitude de la foulée). En foulée talon, le pied se pose plus loin devant le bassin et le bassin n'est pas antéversion.
- soutien: en médio-pied, le bassin n'est pas particulièrement haut et placé, le talon est en contact en sol (je vous le conseille car sinon gare aux mollets). La jambe n'est pas plus pliée en foulée talon qu'en foulée médio-pied (c'est même le plus souvent l'inverse !).
- impulsion: en médio-pied, il est exacte que l'angle cuisse est plus fermé (mais rien à voir avec la fermeture quasi totale décrite par Piasenta et que l'on rencontre uniquement en sprint). Au contraire, il est contreproductif en endurance de trop lever le pied vers les fessiers.
- départ de la jambe au sol: la cuisse continue d'évoluer vers l'arrière dans les deux cas.
- évolution de la jambe: ni en foulée talon, ni en foulée médio-pied, la cuisse ne balaye beaucoup derrière ; en médio-pied, le bassin passe d'une position en antéversion à une position plus horizontale durant la phase d'envol du coureur. En médio pied, la cuisse n'a aucune besoin de se lever beaucoup grâce à la flexion du genou. En foulée talon, la mobilité du bassin est moindre.
- secteur balayé par la cuisse: que ce soit la foulée médio-pied ou la foulée talon, le secteur balayé par la cuisse est plus ou moins réparti de manière égale en avant et arrière.
- début pose d'appui: la cuisse segment libre n'est pas en avant de la jambe d'appui, que ce soit en foulée médio-pied ou en foulée talon.
- mouvement du pied au contact au sol: il est exact qu'en foulée médio-pied, le pied aura tendance à reculer dans la chaussure et alors qu'en foulée talon, le talon viendra heurter le sol en premier; si le coureur talon pose son talon loin devant de lui, ce contact au sol aura en effet tendance à le freiner mais un coureur talon peut également poser son pied assez proche de son bassin (ce qui est conseillé pour éviter certains traumatismes liés à l'impact).
On voit en conclusion que tenter d'analyser ou de décrire sa foulée en cycle arrière ou cycle avant ne peut pas réellement aider le coureur d'endurance à pratiquer, de manière optimale, la foulée médio-pied ou la foulée talon.
Après avoir observé de nombreuses courses de fond hors stade, c'est la seule distinction valide qui permet au coureur de raisonner assez clairement sur les principes biomécaniques qu'il souhaite mettre en jeu ; cette distinction empirique résume bien le choix biomécanique auquel le coureur est confronté en terme de technique de pied en course d'endurance. La distinction classique foulée cycle avant / foulée cycle arrière n'est pas un outil d'analyse utile car il ne correspond pas à ces deux types de foulées comme je vais tenter de l'expliquer.
(La séquence, dont sont tirées les photos de cet article, est visible à partir de 1'48'' de la vidéo)
On peut facilement identifier les principales différences entre ces deux types de foulées:
1) la position du buste: plus redressée pour la foulée médio-pied et plus penché pour la foulée talon
3) L'emplacement de la pose du pied: plus loin devant soi pour le coureur talon, plus proche du bassin pour la foulée médio-pied
4) l'angle du genou aérien: en foulée médio-pied le genou est beaucoup plus fléchi qu'en foulée talon. Le pied revient donc plus haut vers l'avant par rapport au sol que dans la foulée talon. La foulée talon se rapproche ainsi dans ce mouvement de retour du pied, beaucoup plus du mouvement de la marche que la foulée médio-pied :
5) l'utilisation du bassin: en foulée médio-pied, le bassin va avoir tendance à être plus mobile dans le sens qu'il va passer d'une phase horizontale à une phase en antéversion (mis à part le fait que les femmes ont naturellement une position du bassin plus en antéversion (cambrure plus marquée) que les hommes). En foulée talon, le bassin a tendance à rester horizontal tout au long du cycle de la foulée :
Alors pour passer d'une foulée talon à une foulée médio-pied, faut-il réellement chercher à passer d'un cycle arrière à un cycle avant ?
La réponse est non car la grille d'analyse cycle arrière / cycle avant n'est pas un outil utile dans ce cas (si on reprend les caractéristiques de la foulée cycle avant / cycle arrière tels que théorisées par Piasenta à savoir):
Si on reprend les colonnes une par une:
- pose du pied au sol: en médio-pied, le pied ne se pose par particulièrement en avant du bassin. Le bassin n'est pas haut et placé mais plutôt en antéversion (suivant la souplesse et l'amplitude de la foulée). En foulée talon, le pied se pose plus loin devant le bassin et le bassin n'est pas antéversion.
- soutien: en médio-pied, le bassin n'est pas particulièrement haut et placé, le talon est en contact en sol (je vous le conseille car sinon gare aux mollets). La jambe n'est pas plus pliée en foulée talon qu'en foulée médio-pied (c'est même le plus souvent l'inverse !).
- impulsion: en médio-pied, il est exacte que l'angle cuisse est plus fermé (mais rien à voir avec la fermeture quasi totale décrite par Piasenta et que l'on rencontre uniquement en sprint). Au contraire, il est contreproductif en endurance de trop lever le pied vers les fessiers.
- départ de la jambe au sol: la cuisse continue d'évoluer vers l'arrière dans les deux cas.
- évolution de la jambe: ni en foulée talon, ni en foulée médio-pied, la cuisse ne balaye beaucoup derrière ; en médio-pied, le bassin passe d'une position en antéversion à une position plus horizontale durant la phase d'envol du coureur. En médio pied, la cuisse n'a aucune besoin de se lever beaucoup grâce à la flexion du genou. En foulée talon, la mobilité du bassin est moindre.
- secteur balayé par la cuisse: que ce soit la foulée médio-pied ou la foulée talon, le secteur balayé par la cuisse est plus ou moins réparti de manière égale en avant et arrière.
- début pose d'appui: la cuisse segment libre n'est pas en avant de la jambe d'appui, que ce soit en foulée médio-pied ou en foulée talon.
- mouvement du pied au contact au sol: il est exact qu'en foulée médio-pied, le pied aura tendance à reculer dans la chaussure et alors qu'en foulée talon, le talon viendra heurter le sol en premier; si le coureur talon pose son talon loin devant de lui, ce contact au sol aura en effet tendance à le freiner mais un coureur talon peut également poser son pied assez proche de son bassin (ce qui est conseillé pour éviter certains traumatismes liés à l'impact).
On voit en conclusion que tenter d'analyser ou de décrire sa foulée en cycle arrière ou cycle avant ne peut pas réellement aider le coureur d'endurance à pratiquer, de manière optimale, la foulée médio-pied ou la foulée talon.
Je note l'antéversion du bassin qui n'apparaissait pas je crois dans le livre..
RépondreSupprimerElle aurait en effet sa place dans les explications consacrées aux allures rapides (15 km/h) mais elle n'est pas essentielle à plus basse allure. Elle permet avant tout d'allonger la foulée. A pratiquer avec modération et progressivement et au vu des possibilités anatomiques du coureur, en utilisant bien ses abdominaux. Il ne s'agit surtout pas de se forcer à se cambrer à chaque foulée et surtout à allure lente ou modérée.
RépondreSupprimerAnalyses très intéressantes, surtout pour un talonner passé en medio pour échapper à une TFL du genou gauche.
RépondreSupprimerCela dit le fait de plier plus le genou devrait plutôt aggraver les problèmes de TFL qui sont censés apparaître à partir de 30 degrés de flexion, non ?
Les problèmes de TFL ne sont pas généralement liés au mouvement de flexion du genou lors du retour aérien mais plutôt au frottement du tendon lors de l'impact du pied au sol (du fait d'un mauvais alignement pied-cheville-genou-hanche). Le fait de plus plier le genou aérien n'est pas la cause de la TFL. Si la TFL est très sérieuse, peut être que plier le genou peut créer une douleur mais ce ne sera pas la cause du problème mais juste une conséquence.
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