mardi 18 octobre 2011

Sprint: la spirale du poignet (Tyson Gay)

Une fois n'est pas coutume: parlons de sprint.

Tyson Gay a battu le champion du 100m Usain Bolts à Stockholm, le 6 aout 2010. Cela faisait 2 ans que Usain Bolt n’avait pas perdu. Tyson Gay s’impose en 9″84.

Ce qui a frappé certains observateurs, c'est la manière dont Tyson Gay faisait bouger ses poignets durant la course.  La bonne vieille école du sprint a toujours inculqué aux sprinteurs de courir avec les poignets fixes, la paume des mains parallèle au flanc du coureur durant tout le cycle de bras. C'est d'ailleurs la manière que suit la quasi-totalité des sprinteurs dont Lemaître par exemple (voir photos ci-dessous).






Gay et Bolt ne suivent pas ce dogme et ont les poignets plus mobiles comme on peut le voir sur les clichés suivants (avec un zoom sur la position du poignet en fin de course) : surtout s'agissant de Gay, sa main est parallèle au buste au début du mouvement puis le poignet tourne vers l'intérieur (pronation) de sorte que sa paume se retrouve face au plot de départ en fin de course.








Ce geste est parfaitement volontaire et travaillé de la part de Gay (je ne sais pas pour Bolt). D'ailleurs, il reconnaît qu'il réalise mieux ce geste du côté droit que du côté gauche. Pour Bolt, c'est l'inverse. Il a tendance à tourner son poignet gauche et maintenir le poignet plus dans l'axe.  

L'explication ? A ma connaissance, elle reste imprécise et pas fondée scientifiquement. Gay dit que cela l'aide à courir plus relâché. Celui qui lui aurait soufflé l'idée serait David Weck, un "inventeur" américain passionné de fitness qui croit aux vertus des mouvement en spirale. La torsion du poignet et du bras aurait un impact sur la foulée, le contact au sol et l'engagement de certains muscles; surtout son influence serait liée au rôle du "fascia" dans les mouvements du corps. Le "fascia" est cette enveloppe composée de collagène qui recouvre nos muscles. Son importance a été mis en lumière dans les mouvements de la colonne vertébrale notamment, par plusieurs travaux scientifiques.

Lemaître devrait peut être l'essayer...

Bonne course!


NB: pour avoir tester ce truc, une explication plus prosaïque pourrait être que cela aide simplement le coureur à optimiser sa translation horizontale en réduisant ses oscillations verticales. Grâce à ce geste en fin de mouvement, le coureur pourrait se propulser plus vers l'avant et moins vers le haut d'où peut être un gain de vitesse horizontale. 



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